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Extrait Au crépuscule des Rêves - nouveau roman (A paraître) (attention spoiler)


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Exclusivité !!


Extrait d'Au crépuscule des Rêves, livre 5, sortie prévue fin 2017

Roman encore au stade de manuscrit : cette version subira surement quelques modifications mineures.


....


Chapitre 2




Trois jours plus tard


Nathan éclata de rire en sentant Nael esquisser un geste pour lui prendre le bras et l’aider à passer la porte de sa chambre :

- Il va falloir oublier tes vieilles habitudes !

Son frère sourit :

- Et ce sera génial. Désolé. Ça fait douze ans. Je n’ai pas ta faculté d’adaptation.

Ils longèrent le couloir et s’approchèrent de l’entrée. Saisi par une peur subite, Nathan perdit son expression joyeuse :

- Ne l’envie pas. Dans le fond, j’ai encore beaucoup de mal à réaliser que tout ce que je vois est réel. Et crois-moi, passer le seuil de cette porte me semble impossible.

Compréhensif, Nael s’arrêta :

- Tu veux qu’on attende une minute ? C’est pour ça que tu n’as pas voulu prévenir Papa et Maman que tu sortais aujourd’hui ?

Nathan soupira :

- Entre autre. Et puis je ne voulais pas que toute la famille soit là. C’est un moment compliqué. Tu étais le seul qui pouvait vraiment le comprendre.

Nael hocha la tête en silence, et attendit simplement que son jumeau souhaite avancer. Cette habitude qu’il avait prise depuis douze ans, cette douce patience et attention qui avaient aidé Nathan à passer ces douze dernières années.

Il avait à peine esquissé un pas que Nael se mettait également en route. Ils n’avaient plus besoin de mots pour se comprendre.

Depuis bien longtemps.



Nael sentit sa gorge se serrer en voyant Nathan passer le seuil de l’hôpital. Son frère fit quelques pas, et tendit son visage vers le soleil. Cette expression de plénitude qui s’inscrivit soudain sur ses traits lui renversa le cœur, et il chercha à contrôler son émotion. Cela faisait douze ans qu’il priait pour que son jumeau puisse à nouveau revoir la clarté du soleil, la beauté du ciel, ou la simple vision d’une fleur, comme celles qui paressaient à leurs côtés dans un massif, exposées aux rayons dorés de cette magnifique journée d’été.

Il rouvrit les yeux, et tourna son regard brun sur lui. Un regard intense, et fixé avec attention :

- Nael… tout est si beau…

Il déglutit avec difficulté, et sourit :

- Je sais.



Claire n’attendait plus que Damien pour commencer la réunion. Impatiente, elle guettait la porte, attendant que son mari arrive enfin. Déjà installés autour de la table, Mélodie affichait un air d’impatience mal contenu à côté de Ben, le nez toujours plongé sur son écran d’ordinateur. Vanessa et Lizzie leur faisaient face : la première visiblement gênée par son ventre proéminent, annonçant la future arrivée de jumeaux. Lizzie, à côté, faisait tourner sa chaise, un air rêveur sur les traits. Leena, enfin, était assise en bout de table, les bras croisés. C’est elle qui rompit le silence :

- Claire, je dois y retourner !

- Deux minutes, Leena. C’est important.

Mélodie poussa un soupir excédé :

- Tu parles. Si Papa n’est pas capable d’être à l’heure pour sa propre réunion, il ne fallait pas la faire !

- Il va arriver.

- On l’attend depuis dix minutes !

C’est cet instant que choisit Damien pour pousser la porte de la pièce :

- Super ! Vous êtes tous là.

- Oui, merci Papa, ça valait le coup de nous dire d’être à l’heure !

Claire se sentit soulagée lorsque son mari arriva à côté d’elle. Il sourit :

- Désolé. J’étais au téléphone.

- On a tous des trucs à faire !

Claire s’agaça :

- Mélodie, je te remercie de garder ta mauvaise humeur pour toi. Au passage, je te rappelle que nous sommes toujours tes patrons.

La jeune femme fronça les sourcils, mais ne répliqua pas, et se renfonça dans son siège.

Sans même lever le nez de son écran, Ben grommela :

- On peut en venir au fait ? Pourquoi cette réu’ ?

Damien avança un siège pour Claire, et s’assit à côté d’elle. Il annonça solennellement :

- Nous voulions vous parler de l’avenir.

Lizzie eut un petit sourire :

- On change de qualité de papier pour l’impression ?

- Nous n’aurions pas fait une réunion pour ça.

Vanessa se tortilla soudain sur son siège, et se leva :

- Désolée, je dois aller aux toilettes.

Claire soupira :

- Rassieds-toi une minute.

- Je dois y aller !

- J’ai déjà eu des jumeaux, alors je sais que tu peux attendre une minute !

Vanessa fronça le nez, mais abdiqua. Claire reprit :

- Vous êtes tous occupés, ou impatients, donc nous irons vite : nous prenons notre retraite.

Son annonce laissa place à un profond silence. Ben leva le nez de son écran, et tous semblèrent sous le choc. Damien s’amusa :

- On ne vous a pas annoncé qu’on allait vivre sur une autre planète quand même !

Mélodie bredouilla :

- La… retraite ? Vous allez lâcher la boîte ?

Claire sourit avec indulgence :

- Oui, ma chérie. Nous avons passé la soixantaine. Il est temps. Nous pensons que vous êtes largement prêts à prendre notre relais.

Lizzie avait perdu son sourire, et elle fronça les sourcils :

- On ne peut pas se débrouiller sans vous.

Damien la contredit gentiment :

- Bien sûr que si.

Leena intervint doucement :

- On a besoin de vous.

- Non. Ça fait à peu près dix ans que vous êtes tous arrivés. Vous en savez même plus que nous.

Damien regarda Mélodie :

- Tu es une commerciale excellente. Meilleure que moi.

Il poursuivit en se tournant vers Ben :

- … le comptable le plus fiable et sérieux que je connaisse….

Avant de continuer sur Leena :

- … une gestion de notre domaine juridique sans jamais une seule fausse note…

Lizzie...

- … les plus belles couvertures de livres depuis ton arrivée chez nous…

Et de finir sur Vanessa :

- … un assistanat réactif et idéal.

La jeune femme grommela :

- Jusqu’à mon congé mat.

- Tu formeras très bien ta remplaçante jusqu’à ton retour. J’en suis convaincu.

Les jeunes gens semblaient touchés par ses mots, et c’est Claire qui ajouta avec douceur :

- Il est temps. Vous vous débrouillez très bien, et vous pouvez parfaitement embaucher une ou deux personnes pour vous aider si besoin. Ceci dit, avec Damien, il y a un moment qu’on ne se pense plus indispensables. Un moment aussi… qu’on a envie de vivre un peu.

Mélodie repoussa une mèche derrière son oreille, et reconnut, visiblement à contrecœur :

- Je comprends.

Ben hocha simplement la tête à côté d’elle, suivit de près par Leena et Vanessa. Seule Lizzie semblait toujours hésitante :

- Vous allez vraiment nous laisser seuls pour faire marcher la boîte ?

Claire échangea un regard complice avec Damien, avant d’approuver simplement :

- Oui. A compter d’aujourd’hui, nous considérons que les éditions Camille sont à vous.




Mélodie sortit de la salle de réunion le cœur lourd : imaginer travailler sans ses parents lui semblait presque impossible.

C’était son père qui lui avait tout appris, quand elle avait choisi de suivre ses traces. Après son divorce elle avait été mannequin une petite année, mais cette vie ne lui plaisait pas vraiment, et elle avait voulu apprendre un vrai métier. Attirée par le côté humain de celui de son père, et par sa passion, elle avait la sensation d’avoir eu le meilleur des professeurs.

Ajouté à un diplôme de marketing qu’elle avait tenu à passer, elle savait que Damien avait raison : elle pouvait gérer une autonomie parfaite.

Mais travailler sans son père… c’était plus le côté sentimental qui la perturbait.

Songeuse, elle passa le reste de la journée le cœur habité d’une profonde mélancolie, et lorsqu’elle remarqua qu’elle approchait largement l’heure de rentrer chez elle, elle saisit son sac avec lassitude. Tout en s’éloignant pour regagner la sortie, elle appela Rosa. La jeune fille répondit rapidement :

- Oui, Maman ?

- Bonsoir, chérie. Je vais passer au traiteur chinois ce soir. Qu’est-ce que je te ramène ?

Il y eut un silence, jusqu’à ce que Rosa lâche, d’un air visiblement ennuyé :

- Rien. Je sors ce soir.

Mélodie entra dans sa voiture, et attendit d’avoir refermé la portière pour lâcher froidement :

- Surement pas. Déjà hier j’étais contre, ce soir c’est hors de question.

- Je ne te demande pas ton avis.

- Et bien je te le donne ! Je suis encore ta mère, il me semble ! Ce soir, tu ne sors pas. Un point c’est tout.

La jeune fille ricana :

- Désolée, tu joueras à la mère autoritaire une autre fois. Je suis attendue. A plus.

- Rosa… Rosa !

Mélodie soupira profondément : sa fille avait raccroché.

Elle se mordilla nerveusement la lèvre, et finit par démarrer tout en appelant son ex-mari. Christophe décrocha rapidement :

- Salut, Mél !

Son entrain l’agaça, mais elle se retint et lança plus posément :

- Salut, Chris. Je t’appelle au sujet de Rosa.

- Ah bon ? Un problème ?

- Oui. Et ce n’est pas la première fois que je t’en parle. Elle est de plus en plus incontrôlable. Elle ne m’écoute plus du tout.

- L’adolescence… ça va lui passer.

- Peut-être, mais c’est de pire en pire. Il faut que tu fasses quelque chose.

- Je lui parlerai dès que je la reverrai. C’est promis.

- Hum…

Elle entendit à cet instant la voix de Doriane retentir et Christophe éclater de rire. Soudain furieuse, elle s’énerva :

- Dis-le si je te dérange !

Christophe chercha à la calmer :

- Bien sûr que non. Dori me parlait juste de …

Excédée, elle le coupa brutalement :

- C’est bon, pas besoin de détails. Merci de parler à Rosa. À plus.

Elle raccrocha, et agrippa soudain ses mains sur le volant de sa voiture.

Les jointures blanchirent.

Les années avaient eu beau passer, elle avait toujours autant de mal à voir son ex-mari heureux avec Doriane. Elle avait tenté de refaire sa vie, mais il y avait longtemps qu’elle avait compris qu’elle n’oublierait jamais Christophe.

Elle n’avait jamais ressenti la moindre chose pour ses flirts ou ses amants. Rien de comparable, de près ou de loin, avec les sentiments qu’elle avait pu éprouver pour son ex-mari…

Et elle l’avait perdu.

Même s’il y avait longtemps qu’elle avait compris qu’elle ne l’avait jamais eu, et qu’il avait toujours été à Doriane.

Quelle vie solitaire elle avait… Rosa la rendait folle, et aucun homme qui l’attendait, aucun homme à aimer…

Soudain au bord des larmes, elle prit naturellement la route d’un bar qu’elle aimait bien.

Et dans lequel elle pourrait oublier toute sa peine…






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