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Interview de Philippe Kharlamoff



​​​​​​​Interview réalisée du 07 au 11 octobre 2016, via mail et téléphone.



Sandrine Colas :


Bonjour Philippe. Je dois dire que je suis enchantée de présenter ta nouvelle, et de te présenter, toi. Tu nous offres aujourd'hui une histoire un peu "glaçante" et tout à fait adaptée au thème d'Halloween. Peux-tu nous en dire un peu plus sur son contenu ? La résumer en quelques mots ?


Philippe Kharlamoff :


Avant toute chose, merci pour cet accueil ; c’est un plaisir partagé. Je me présente : Philippe Kharlamoff, 37 ans, fan de cinéma et de littérature, et modeste écrivain à l’occasion.

Concernant la nouvelle horrifique intitulée « Black Metal », sans trop en dévoiler le contenu, je dirais qu’il s’agit d’un employé des pompes funèbres qui, brutalement confronté à l’irrationnel, va passer la plus longue nuit de vie. Et qui sait ? peut-être la dernière...


Sandrine :


Comment t'en es venu l'idée ?


Philippe :


Ça faisait longtemps que je voulais écrire une histoire horrifique, et en consultant le site d’un éditeur qui proposait d’en publier, je me suis lancé. Finalement, je ne leur ai jamais proposé ma nouvelle.

Concernant les idées pour « Black Metal », je me suis appuyé sur plusieurs éléments que je gardais en mémoire :

Tout d’abord, une séance de spiritisme faite avec des amis, comme moi à l’époque pré-pubère, qui s’est avérée bien plus concluante que prévue dès lors que le fils du médium du village nous a rejoint. Le verre, qu’il ne fallait pas toucher, s’était alors déplacé tout seul en répondant aux questions du jeune homme ! Mais finalement, à part énumérer nos prénoms, l’esprit n’avait pas été très bavard. Toujours est-il que mes amis et moi n’avons jamais compris comment cela avait été possible. Un mystère total.

Vient ensuite une personne que j’ai rencontrée, ayant travaillé aux pompes funèbres. Cet ami m’a rapporté toutes sortes d’anecdotes, dont celle concernant ce vieux cadavre – appelé dans le jargon « un pourri » – qu’il lui avait fallu aller chercher avec son collègue en tenue spéciale, et qui s’était mis à gonfler, jusqu’à exploser à cause des gaz intestinaux, une fois qu’ils avaient commencé à le manipuler. Je garde en mémoire une cérémonie de rockers-punks qui auraient dansé tristement, une cannette de bière à la main, autour du cercueil de leur défunt ami. Il m’avait également rapporté que des « gothiques » l’avait un jour approché en lui proposant jusqu’à 1000 euros pour obtenir un crâne humain... Apparemment, c’est un métier très spécial.

Pour ce qu’il est de l’Institut Médico-Légal, j’ai personnellement pu m’y rendre à l’occasion d’un travail (j’ai fait toutes sortes de petits boulots dans ma jeunesse), pour y livrer du matériel médical. Le manutentionnaire qui m’avait réceptionné avait tenu à me faire visiter les lieux, tout en s’évertuant à me montrer des cadavres. Il était clair qu’il avait viré barjot à force de travailler trop longtemps dans ce milieu.

D’une manière générale, je pense avoir fait énormément de cauchemars où j’étais poursuivi par des zombies. Écrire cette nouvelle a été pour moi un exutoire très efficace, parce que, depuis, je n’en ai fait aucun !


Sandrine :


Concernant tes influences ? Cinématographiques ? Littéraires ?


Philippe :


J’ai des goûts très éclectiques en matière de cinéma. Pêle-mêle, je peux te citer : Polanski, Kubrick, Brian De Palma, Scorsese, Christopher Nolan, etc. Il y en a tellement... Tout comme en littérature : Houellebecq, Emmanuel Carrère, Stevenson, Oscar Wilde et bien d’autres...


Pour l’écriture de « Black Métal » je me suis souvenu de films comme : « La Nuit des morts-vivants » de George A. Romero, ou « The House of The Devil » de Ti West pour la partie sorcellerie. Sans oublier, « 28 jours plus tard » et sa suite « 28 semaines plus tard »… mais il y en a beaucoup.

En littérature : tellement d’auteurs… mais évidemment Richard Matheson, avec son « Je suis une légende », qui est à la base de quasi-tout en matière de morts-vivants (alors que son livre ne parle que de vampires...) ; Lovecraft pour l’ambiance inégalable de ses récits… et d’une façon générale, Stephen King, à qui j’ai réservé un rôle sur mesure dans ma nouvelle.


Sandrine :


L'écriture est une passion ? Depuis longtemps ? Y a t-il eu un "déclencheur" ?


Philippe :


Cela fait maintenant dix ans que j’écris, selon l’inspiration. J’ai commencé avec une nouvelle d’influence gothique, intitulée « Clara », que j’ai bon espoir de finir un jour... Puis, j’ai écrit pas mal de fragments, qui m’ont donné le courage de me lancer dans l’écriture d’une grande nouvelle appelée « Phase 3 ». Au début de cette celle-ci, le protagoniste focalise tellement sur les bruits que font ses voisins qu’il en vient à déglinguer la voiture de l’un d’eux avec un meuble à roulette... Pour ce qui est d’un déclencheur, presque à chaque fois, c'était dû à un livre. Je peux notamment citer "Récits d'un jeune médecin" de Boulgakov et "Las Vegas Parano" de H. S. Thompson. Pour "Black Metal", c'est le très kafkaïen "Epépé" de Ferenc Karinthy qui m'a beaucoup influencé dans le rythme du récit et pour la quasi absence de dialogue. Concernant ce dernier point, j'ai trouvé que ça renforçait l'absurdité de la situation. Une volonté délibérée de ma part pour traiter le sujet au second degré.


Sandrine :


D'autres projets ?


Philippe :


Pour le moment, je m'attelle à la suite de "Black Metal" et je suis content de constater que je n'ai pas perdu l'inspiration. D'autres projets suivront peut-être...


Sandrine :


Nous te suivrons avec beaucoup d'intérêt en tout cas ! Merci, Philippe.


Philippe :


A bientôt !

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