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Pour l'amour d'un million d'euros

Cette nouvelle est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou existant actuellement serait purement fortuite.
Texte intégral 2016
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6 janvier 2004 – Résidence du comte de Villemin - Nice

- Bonsoir, Monsieur le Comte.

Je m’inclinai légèrement et mon hôte me baisa la main :

- Ma chère Béatrice, vous êtes rayonnante !

Je pris un visage humble :

- C’est trop aimable à vous. Je ne porte qu’une vieille robe...

... Qui m’a coûté le peu d’argent qui me reste, ajoutai-je en mon for intérieur. Mais il fallait donner le change, et par chance, c’était une discipline en laquelle j’excellais. J’échangeais quelques propos futile avec mon hôte, un charmant sourire aux lèvres, tandis que mon esprit s’activait : je savais que cette soirée serait une des dernières où je pourrais aller tout en continuant de faire croire que ma fortune était toujours aussi confortable qu’avant. Très vite, les gens remarqueraient un changement dans mon train de vie, et les rumeurs iraient bon train. Le fait est que, si la nature m’a gâté de tous les plus beaux atouts physiques : une crinière de feu, un visage parfait doté de magnifiques yeux bleus, il m’avait aussi doté du terrible défaut de la passion du jeu. Et j’avais presque tout perdu. Ma réputation était encore sauve, j’avais toujours veillé à assouvir cette vilaine passion à l’écart du monde cossu dans lequel j’évoluais, mais aujourd’hui la situation était trop grave pour pouvoir continuer longtemps à sauver les apparences. D’où l’urgence de trouver une solution à ce problème. Il était hors de question que je me passe du train de vie auquel j’étais habituée.

Le comte me quitta pour aller saluer un ami, et je laissai mon regard errer sur la salle : c’était une pièce majestueuse, une splendide salle de bal. Je connaissais presque tous les visages qui m’entouraient : d’anciens amants éconduits, d’autres à venir, les regards envieux des femmes auquel j’étais habituée quand, soudain, je croisai celui d’un inconnu.

En temps normal je ne me serais pas arrêtée sur lui : malgré son élégance et sa prestance, il avait bien soixante-dix ans. Cependant, ce soir, j’étais ouverte à toutes les rencontres, toutes les possibilités. J’avais déjà vaguement en tête l’idée de trouver un homme riche pour m’entretenir. Jusqu’à présent je n’en avais jamais éprouvé le besoin, et à trente-cinq ans, ne m’étais jamais mariée. Ce qui expliquait sans doute ma réputation de séductrice. Mais cela allait peut-être changer, si la chance était avec moi...

Je m’avançai vers l’homme avec mon sourire le plus charmeur :

- Bonsoir, Monsieur. Je ne pense pas avoir eu le plaisir de vous avoir été présentée ?

Il s’empara de ma main tendue, et la baisa galamment :

- Nous n’avons pas eu cette chance. Je suis le Duc Paul de Panchette. Enchanté. Madame ? Mademoiselle ?...

- Mademoiselle. Béatrice de Taloir. Ravie de vous rencontrer, Duc.

Je constatai avec satisfaction la manière dont ses yeux brillaient : je lui plaisais c’était évident. C’était tellement facile... Je savais maintenant parfaitement quoi faire : il y a des choses auxquelles les hommes ne résistent pas. Je me rapprochai, me penchai légèrement, lui offrant une vision plus que large sur mon décolleté, et susurrai :

- Dites-moi, mon cher Duc, votre épouse ne va t’elle pas être offensée de nous voir ensemble ?

Un sourire ironique éclaira son visage et il répondit sur le même ton :

- Je ne suis pas marié.

Parfait ! Je ne croyais même pas à ma chance :

- Comment donc ? Un homme tel que vous ne peut pas être encore libre ! Aucune femme n’a jamais réussi à vous donner l'envie de l'épouser ?

- Aucune. Jusqu’à maintenant.

Nous échangeâmes un sourire complice tandis que je réalisais que mon projet allait peut-être devenir réalité. Cet homme-là ne serait pas difficile à séduire. Mais... s’il avait été beau en son temps, ça je n’en doutais pas, il allait falloir que je pense à beaucoup d’argent pour arriver à avoir des relations intimes avec un homme qui pourrait presque être mon grand-père !

Pourtant, lorsqu’il me proposa de nous éclipser pour aller dîner quelque part où l’ambiance serait plus intime, j’acceptai avec empressement : cet homme représentait peut-être mon salut. Et j’étais prête à tout pour l’obtenir.





Un mois plus tard :



Nerveuse, je me garai dans un crissement de pneus devant la porte d’entrée de la résidence de Paul. Cela faisait un mois que nous sortions régulièrement ensemble et, si nous nous étions déjà embrassés, jamais il n’avait voulu aller plus loin. C’était particulièrement pénible : je me préparais mentalement à ce qui n’allait pas manquer d’arriver et ce jour n’arrivait pas. Mon appréhension allait crescendo.

De plus, il ne parlait pas mariage et m’offrait très peu de cadeaux. Cette relation n’était pas rentable. Mon avenir devenait incertain. Je me demandais si je n’avais pas misé sur le même cheval (ma passion du jeu revenait même dans ma façon de penser...)

Quoi qu’il en soit, je sortais de ma voiture tandis que Paul s’avançait pour m’accueillir sur le pas de la porte. Il s’approcha et m’embrassa brièvement sur les lèvres avant de me prendre le bras pour me faire entrer à l’intérieur : je n’avais jamais vu que cette résidence, il en avait au moins huit à travers le monde, mais celle-ci était vraiment merveilleuse ; dotée d’une piscine, d’un court de tennis et même d’un terrain de golf.

Nous entrâmes dans le salon. Il s’installa dans un fauteuil près de la cheminée, et m’invita d’un geste à faire de même : je m’assis, le dos raide, et décidai de tenter le tout pour le tout :

- Paul, je me pose des questions... Où allons-nous tous les deux ? Notre relation n’a que très peu de sens, et je souhaiterais qu’elle évolue vers quelque chose de plus intime.

... Mon portefeuille surtout, ajoutai-je silencieusement.

Il me détailla d’un long regard, et répondit lentement, tout en tournant une cuillère dans la tasse à café qu’il venait de se servir :

- Je ne voulais pas brusquer les choses... Tu es si jeune, si belle ! Penser que tu pourrais t’intéresser à moi... Je n’osais pas y croire.

Il s’approcha de mon fauteuil et me tendit la main pour m’aider à me relever. Puis il me serra contre lui, et murmura, les lèvres contre mes cheveux :

- Béatrice... je t’aime.

Je n’en espérais pas tant !

Néanmoins il me fallait bien répondre. Je serrais les dents et prononçais ces mots que je n’avais jamais dit à un homme :

- Moi aussi, je t’aime, Paul.

Heureusement, le visage ainsi caché contre son épaule, il ne pouvait pas voir la grimace qui déformait mes traits.

Il recula légèrement et me regarda, les larmes aux yeux (Il avait l’air ridicule !)

- C’est merveilleux, ma Béa...

Je me forçai à sourire, malgré l’emploi de ce surnom que j’avais toujours détesté :

- Oui, c’est incroyable.

Le plus incroyable était bien cette conversation stupide qui me révulsait.

Il se pencha sur moi et posa ses lèvres sur les miennes : au moins ses baisers étaient-ils toujours plein de retenue : j’aurais eu du mal à supporter la fougue d’un fossile douteux.

Enfin, il me relâcha, et murmura contre mon oreille :

- Voudrais-tu monter avec moi dans ma chambre ?

La vérité me semblait impossible à dire : à savoir que cette simple idée me soulevait le cœur. Mais parfois il faut savoir faire des sacrifices, et je répondais avec une moue enamourée :

- Je ne rêve que de cela, mon amour.




Voilà. Une heure plus tard, j’étais dans les bras d’un vieillard endormi avec qui j’avais fait l’amour. Curieusement, il possédait encore une ressource insoupçonnée dans ce domaine-là, même si cette scène d’amour ne m’avait pas du tout séduite. J’avais vraiment dû jouer la comédie du début à la fin. Le problème était, que si les choses allaient dans le sens que j’espérais, et qu’il m’épousait, il allait falloir en repasser par là. Souvent.

Soudain, un sourire machiavélique se dessina sur mes lèvres : je n’avais pas pris en compte quelque chose d’important : l’âge de mon « chevalier servant ». Il était vieux. Il avait même atteint l’âge d’espérance de vie des hommes. Une fois qu’il serait décédé tout me reviendrait : il n’avait pas d’héritier. Je pouvais bien souffrir un peu, si en fin de course je recevais une fortune !

L’esprit enfin apaisé, je me reposais quelques secondes sur cette belle perspective d’avenir. Il ne me restait plus qu’à patienter encore un peu.

J’allais m’endormir, lorsque Paul se redressa, et se leva. Intriguée, je le regardais fureter dans son secrétaire. Il revint quelques secondes plus tard, un petit écrin à la main. Le cœur battant, je m’adossais aux oreillers tandis qu’il s’asseyait à côté de moi :

- C’est un petit cadeau... j’espère que tu y verras là un gage de mon amour.

J’ouvris avec impatience le petit écrin et y découvris une paire de boucles d’oreilles en diamants. Partagée entre la déception et l’excitation, je m’exclamais, sincèrement pour une fois :

- C’est magnifique, Paul.

Je glissai les pendants à mes oreilles et me précipitai dans la salle de bains pour juger de leur effet dans la glace. Enchantée, je constatai qu’elles m’allaient à ravir. Paul apparut derrière moi, et m’entoura la taille de ses bras :

- On pourrait penser que ces bijoux sont faits pour toi. Tu es si belle.

Je me retournai :

- Je te remercie, c’est un très beau cadeau.

Même si ce n’est pas une bague de fiançailles....


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